mardi 16 octobre 2007

LE GRENELLE DE L'ENVIRONNEMENT A ARRAS



Place au débat, hier, à Arras, pour le Grenelle de l’environnement
Plusieurs centaines de personnes ont assisté hier soir à Arras à la séance publique régionale (animée) de ce grand marathon que constitue le Grenelle de l’environnement. Dans la foulée d’un après-midi réservé à des débats de haute tenue. Et en attendant la suite…

L’événement a rassemblé un peu moins que les 900 personnes attendues, mais force est de constater que la salle des Tisserands était bien remplie, hier soir à Arras, pour un vaste bouillonnement qui se voulait décomplexé. Présentation des ateliers. Énumération d’une série de pistes émanant des premières réflexions. La parole était ensuite aux citoyens. « Est-ce qu’on pourrait indiquer, à l’instar du taux de lipides, qu’un yaourt a produit autant de grammes de CO2 pour sa fabrication et son transport ? », lance un citoyen imaginatif. « Et combien coûte l’ensemble de ces belles propositions ? », avance un contribuable inquiet. « Je ne comprends pas pourquoi on a encore cette histoire d’A24 ! », s’insurge un militant aussitôt salué par les applaudissements d’une poignée de supporteurs. Les OGM reviennent sur le tapis. La future décharge de déchets ultimes d’Haulchin provoque des haussements de ton. Les revendications personnelles commencent à émerger. Auxquelles répondent des incantations. Ovation pour un ex de Stora Enso. Salve d’encouragements pour un agriculteur en plein doute. Soirée dense. Engagée sans être irrespectueuse.
Le foisonnement avait commencé dès le début d’après-midi, à travers les six ateliers du Grenelle de l’environnement (1), ici déclinés à travers le prisme du Nord - Pas-de-Calais. Une trentaine de personnes par atelier. Des acteurs économiques et sociaux, élus, militants associatifs, experts… « Avec comme objectif de donner la parole à tout le monde », résume Michel Pascal, directeur régional de l’environnement. « Le climat était positif et pas du tout conflictuel », indique même Damien Cuny, universitaire, président de l’atelier 1. La foire au consensus ? « Pas du tout, rétorque Yannick Boucher, journaliste à La Voix du Nord, rapporteur de l’atelier 3. Il y a eu des passes d’armes, entre agriculteurs, monde industriel, représentants associatifs. » Par exemple sur l’opportunité de créer un nouveau site Seveso (projet de terminal méthanier) dans le Dunkerquois qui en abrite déjà treize !
Pêle-mêle, on parle d’un registre des cancers pour établir des liens de cause à effet avec l’environnement ; de réduire l’usage des pesticides de moitié dans les cinq ans ; de lancer un plan Marshall pour les transports ; d’instaurer une TVA réduite pour les entreprises vertueuses ; ou tout simplement de faire respecter les lois existantes non appliquées.
Débat à poursuivre
Impossible d’évoquer toutes les propositions récoltées hier à Arras. Dans les 48 heures, une synthèse devra remonter dans la capitale, en guise de contribution aux états généraux du Grenelle, les 24 et 25 octobre. Avant les mesures gouvernementales. On espère néanmoins que le débat se poursuive en région. Frédéric Hendoux, directeur de l’observatoire botanique de Bailleul, président de l’atelier 2, confirme : « Il y avait dans mon groupe des chasseurs et des écologistes, et tous ont souhaité aller plus loin. Le sujet n’a pas été épuisé aujour-d’hui. » •

1. – Atelier 1 : lutter contre les changements climatiques et maîtriser la demande d’énergie ;
2 : préserver la biodiversité et les ressources naturelles ;
3 : instaurer un environnement respectueux de la santé ;
4 : adopter des modes de production et de consommation durables ;
5 : construire une démocratie écologique ;
6 : promouvoir des modes de développement écologiques favorables à l’emploi et à la compétitivité.

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