mercredi 16 avril 2008

VALERIE LETARD : la ministre " CH'TI "




Hier soir, elle était à l'Elysée pour la projection de "Bienvenue chez les Ch'tis". La plus discrète des membres du gouvernement assure qu'il y a une manière ch'ti de faire de la politique. Elle explique laquelle.

C'EST UNE "fille qui ne perd pas le Nord", comme elle dit. Née il y a quarante-cinq ans à Orchies (Nord), Valérie Létard, secrétaire d'Etat à la Solidarité, revendique d'être "une ministre ch'ti".

Qu'est-ce que ça veut dire, être "une ministre ch'ti" ?
Ça veut dire être solidaire face aux difficultés, avoir du tempérament, des convictions, et le sens de la loyauté.

Vous avez aimé le film ?

Oui, c'est un film très juste et je m'y suis beaucoup amusée. Ça m'a rappelé quand j'ai débuté dans le Nord comme assistante sociale. Je faisais des visites à domicile comme les personnages du film. Quand on me proposait un verre de genièvre, j'optais plutôt pour le café !

Y a-t-il une manière ch'ti de faire de la politique ?

Face à la difficulté, nous savons nous rassembler et rebondir. Il y a un temps pour le débat politique, et un temps pour se retrouver autour d'un projet. Je viens d'être élue présidente de Valenciennes Métropole (la deuxième communauté d'agglomération la plus peuplée de la région Nord-Pas-de-Calais qui rassemble 200 000 habitants et 36 communes) avec 83 % des voix. Il y avait un candidat de gauche, mais les communistes et les socialistes ont voté pour moi, ce qui nous permet de construire un exécutif pluriel.

Etes-vous en train de prendre la place de Jean-Louis Borloo ?

Jean-Louis est toujours élu à Valenciennes. C'est un passage de témoin. En politique, c'est une façon de faire qui est assez rare...

Avez-vous aussi envie de prendre la place de Xavier Bertrand, votre ministre de tutelle ?
Il m'a déjà fallu beaucoup d'énergie pour qu'il ne prenne pas la mienne ! Nous ne nous connaissions pas. Il nous a fallu apprendre à travailler ensemble.

Qui a mis de l'eau dans son vin ?

On va dire que Xavier en a mis un peu. Moi j'en mets toujours, j'adore jouer en équipe.

On parle beaucoup de Rachida Dati, Rama Yade, Nathalie Kociusko-Morizet, mais pas de vous. Pourquoi tant de discrétion ?
Ce qui m'importe est d'être entendue sur mes dossiers. C'est chose faite. La solidarité, le droit des femmes, le handicap, la maladie d'Alzheimer, Valenciennes sont les fils conducteurs de mes interventions.

Avec vous, jamais de couacs gouvernementaux. Etes-vous plus disciplinée que les autres ?
Quand j'ai un problème, j'ai tendance à le régler en tête à tête, plutôt qu'à travers les médias.

Source : interview LE PARISIEN

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