mercredi 9 avril 2008

EGALITE A L'ACCES AUX SOINS ET REDUCTION DES DEFICITS


Dans sa dernière lettre mensuelle, en date du 8 avril, l’IRDES (Institut de Recherche et Documentation en Economie de la Santé) nous livre les résultats de son enquête sur la Santé et la protection sociale en 2006.
Encore une fois ce sont les ménages aux revenus les plus faibles qui se déclarent les plus en mauvaise santé, les moins bien couverts en complémentaire santé et les plus obliger à renoncer aux soins faute d’argent !
En moyenne, 1 Français sur 7 déclare ainsi renoncer aux soins pour raisons financières. Ils sont 1 sur 4 dans les tranches de revenus les plus bas. Ce renoncement concerne tout d’abord les soins dentaires, puis les lunettes et les soins de spécialiste. Ce sont, bien entendu, ceux qui ne peuvent accéder à une couverture complémentaire qui sont les premières victimes.
Notre pays s’installe doucement mais sûrement dans une médecine à deux vitesses. C’est d’autant plus vrai que cette étude de l’IRDES a été réalisée avant l’instauration de nouvelles franchises de soins le 1er janvier dernier…
L’accès aux soins devient donc inégalitaire.
La réforme de la protection sociale dans le domaine de la santé est indispensable, on le sait. Le vieillissement de la population, l’augmentation de l’espérance de vie, les progrès de la médecine, du médicament et des dispositif médicaux vont augmenter irrémédiablement les dépenses. La médecine ne cessera pas d’améliorer les conditions de vie de nos concitoyens : laissera-t-on des français exclus de toutes ces avancées pour des raisons financières ? Voici la première question à laquelle il faut répondre.

MAIS IL EST IMPERATIF DE REDUIRE LES DEFICITS

Le ministre du Budget et des Comptes publics envisage 10 milliards d'euros d'économies par an sur les dépenses publiques de 2009 à 2011. La Sécurité sociale doit participer à cet effort à hauteur de 5 milliards d'euros environ. Eric Woerth a visé les dépenses de médicament, les coûts de gestion du système et un déport des dépenses de la Sécu vers les complémentaires!!!!!!!!


Pas de nouveaux prélèvements. Où trouver tous ces milliards pour combler les déficits?
Pour Yves Bur, député UMP rapporteur de la partie Recettes du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), Eric Woerth n'a fait que relayer en début de semaine «la philosophie actuelle du gouvernement selon laquelle, en période de croissance modeste, il ne faut pas l'affaiblir encore avec des prélèvements supplémentaires». Toutefois, le député du Bas-Rhin estime qu'«il ne serait pas anormal de faire appel aux Français pour éponger la dette sociale car rembourser une cinquantaine de milliards d'euros, ce n'est pas une mince affaire!».
Quoi qu'il en soit, Eric Woerth mise clairement sur des coupes claires dans les dépenses au moyen d'un «plan de financement de la Sécurité sociale d'ici à 2009», qui sera présenté conjointement par lui et la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, «avec le Premier ministre». Ce plan «impliquera des économies: économies portant sur le médicament, économies de gestion de l'ensemble du système, réforme sur la manière de rembourser aujourd'hui un certain nombre de soins, et l'organisation des soins et surtout e l'hôpital en remédiant au gaspillage en matière de médicaments.
Les complémentaires sollicitées. Quant à la réforme des modes de remboursement, elle renvoie au nouveau partage des dépenses entre Sécu et organismes complémentaires, conformément au voeu formulé par le président Sarkozy en septembre 2007. La ministre de la Santé elle-même avait déjà évoqué une «loi sur le financement de l'assurance-maladie peut-être au premier semestre 2009», permettant de déplacer le curseur entre la prise en charge de la Sécu et celle des complémentaires santé en particulier via une révision du périmètre des affections de longue durée (ALD). Il faut en matière de financement de la santé, «un vrai débat car, au final, ce sont toujours les Français qui payent». Or ce qu'ils consacrent au coût de leur complémentaire «n'est pas dépensé à autre chose» et entame encore d'autant leur pouvoir d'achat…


Soure :Claude Leteurtre (député N.C)
Le quotidien du médecin

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