jeudi 27 septembre 2007

PREMIERE JOURNEE PARLEMENTAIRE

Le Nouveau Centre a tenu jeudi à Paris sa première journée parlementaire, avec l'ambition de passer du rang d'"amicale" d'élus à vraie "force de propositions", notamment sur le budget.

Le centre a subi "en dix ans un massacre à la tronçonneuse", a déploré le député européen Jean-Louis Bourlanges, sympathisant du Nouveau Centre, parti formé entre les deux tours de la présidentielle par les UDF ralliés à Nicolas Sarkozy.

Jugeant que "trop de sectarisme a conduit dans le passé aux divisions", il a souhaité la reconstitution d'"une vraie famille politique" à partir du Nouveau Centre.

Car, "pour l'instant, c'est un peu une amicale de parlementaires et d'élus", a-t-il reconnu.

La vingtaine de députés NC, plusieurs sénateurs - la plupart des 32 sénateurs UDF n'ont pas encore clairement choisi entre le MoDem de François Bayrou et le NC - auxquels s'étaient ajoutés de nombreux élus locaux (plus de 300 selon les organisateurs), s'étaient rassemblés dans une salle de l'Assemblée nationale.

Le sénateur Jean Arthuis, qui souhaite un "rassemblement" de tous les centristes au sein de l'UDF, et le député MoDem Thierry Benoit, qui pourrait bientôt se "rattacher administrativement" au groupe NC, ont également assisté à une partie de la journée.

Les responsables du NC se sont attachés à définir le rôle de leur parti. "Nous devons être une force de propositions", ont martelé le président, le ministre de la Défense Hervé Morin, et le chef de file des députés, François Sauvadet.

Après le paquet fiscal, qu'ils avaient - en vain - tenté d'amender en juillet, les parlementaires NC ont trouvé dans le projet de budget 2008 matière à débat, car contrairement aux "engagements pris" par la majorité, il maintient quasiment inchangé le déficit du budget de l'Etat.

Le texte n'est "pas votable en l'état", a jugé le porte-parole des députés, Nicolas Perruchot.

Mais il n'est "pas question" pour autant, pour le NC, qui s'incrit clairement "dans la majorité présidentielle" et compte trois ministres au gouvernement, de voter contre le texte, a reconnu le député Maurice Leroy, évoquant tout au plus de possibles abstentions.

"Nous n'allons pas rechercher les divergences pour exister", a argumenté M. Sauvadet.

Les députés centristes espèrent voir acceptés, grâce au soutien de leurs collègues UMP et notamment de Gilles Carrez, rapporteur général du budget, les amendements qu'ils ont déposés.

Ces amendements, portant sur le plafonnement des niches fiscales et une réduction des exonérations de charges sociales pour les très grandes entreprises, visent à réduire le déficit de l'Etat dès 2008 de quatre milliards d'euros, par rapport aux près de 42 mds prévus.

Le chef de file des députés UMP, Jean-François Copé, invité d'honneur du déjeuner organisé au ministère de la Défense, s'est voulu rassurant.

"Je souhaite que le gouvernement soit très attentif et très ouvert aux amendements que nous proposerons, nous UMP, et pourquoi pas, aux amendements proposés par le Nouveau Centre", a-t-il dit. Il a en outre jugé que le plafonnement des niches fiscales était "une vraie orientation sur laquelle il faut avancer".

Le Premier ministre François Fillon, qui a clôturé la journée, s'est dit "ouvert aux propositions" sur le projet de budget 2008, "à condition qu'elles ne pèsent pas sur la croissance".

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